Témoignage
Impact et nuisance des parcs éoliens pour des personnes riveraines
1- Circonstances de ce témoignage
Comme de nombreux visiteurs, j'ai parcouru le plateau d'Ally et
de Mercoeur pour éclairer mon jugement sur l'éolien,
un sujet d'actualité très controversé. Je suis
venu une première fois en décembre 2006 avec appréhension.
Je craignais toutefois de retrouver des paysages que j'avais connus
par le passé, défigurés par les 26 aérogénérateurs.
Mais surtout, je m'interrogeais sur l'impact que ces installations
pouvaient avoir sur les personnes vivant à proximité.
En premier lieu, j'ai été " impressionné
" dans le sens admiratif du terme par " l'esthétique
", la majesté qui se dégage de l'ensemble des
machines dont j'ignorais tout. La première éolienne
au pied de laquelle je me suis approché m'a en quelque sorte
" fascinée ", dégageant un souffle tel un
être venu d'un autre monde. Mais je ne suis pas resté
longtemps dupe de mes émotions et de la réelle force
symbolique que suscitent les éoliennes.
J'ai découvert les lieux un jour où les machines généraient
réellement beaucoup de bruit ; du " vacarme " qui
recouvrait l'ensemble de la campagne et des villages. J'ai très
vite perçu l'ampleur du problème humain qui se vit
en retrait des machines. Les rencontres que j'ai pu faire, avec
un souci d'écoute, de respect, d'analyse et de réflexion
me portent aujourd'hui à témoigner en faveur des plaignants.
2- Quelques éléments d'analyse indispensables à
la compréhension de la situation et à la motivation
de ce témoignage.
Une évidence s'impose : Les éoliennes industrielles
sont des machines gigantesques ; contrairement aux constructions
de grande hauteur dont nous pouvons avoir l'expérience, elles
sont mobiles. Un tel volume, un tel espace en mouvement ne peut
être neutre, sans effet sur l'environnement et sur les populations
dominées.
C'est un devoir de bon sens, par respect de personnes qui n'ont
pas choisi de vivre cette situation, de chercher à comprendre
comment elles perçoivent cet environnement. Or les témoignages
sont souvent minimisés sous prétexte que le ressenti,
la perception des phénomènes, l'adaptation à
ce nouvel environnement dépend des sujets et relève
donc de la subjectivité des personnes.
Or le témoignage des personnes doit être considéré
comme une donnée objective essentielle. D'une part les plaintes
sont statiquement très nombreuses, dès lors que de
nouveaux parcs éoliens sont mis en service. D'autre part,
c'est bien dans le ressenti, qui peut être perçu différemment
d'un individu à l'autre, que va se développer soit
une accoutumance à l'environnement soit au contraire, un
sentiment de mal-être ou de détresse. En définitive,
c'est bien le mal-être, la détresse éprouvée,
ou l'impact psychologique, qui doit être pris en compte pour
juger de la nuisance objective des installations.
Les promoteurs et gestionnaires des parcs éoliens qui défendent
la filière et les responsables administratifs ou politiques
qui par obéissance ou par conviction portent la responsabilité
de telles constructions, sources de nuisances et préjudices
pour autrui ont tout intérêt à nier ou minimiser
les impacts négatifs et ce, souvent en discréditant
les riverains plaignants.
Le parc d'Ally Mercoeur compte 26 éoliennes, d'une hauteur
de 120m de haut en bout de pale, souvent placées à
proximité immédiate des habitations, entourant même
certains villages, les habitations pouvant êtres sous l'influence
directe de plusieurs éoliennes à la fois.
Les impacts physiques, psychologiques ou sociaux des installations
sont multiples, complexes et souvent inattendus. Si certains impacts
pris séparément peuvent êtres considérés
comme faibles, l'addition des phénomènes peut se révéler
d'une grande pénibilité. Les nuisances engendrées
par les parcs éoliens peuvent s'apparenter à une forme
de harcèlement.
a) Impact visuel.
La nuisance visuelle des éoliennes est le plus souvent abordée
de manière esthétique, ce qui place le débat
à un certain niveau de subjectivité intellectuelle.
L'atteinte à l'identité des paysages, au cadre de
vie, à l'environnement naturel et culturel est à prendre
en compte, la récente circulaire du ministre de la Culture
et de la Communication datée du 15 septembre 2008 adressée
aux préfets de région, de département, aux
DRAC et SDAP confirme la pertinence de cette problématique.
Mais le propos qui nous intéresse est de savoir si les éoliennes
peuvent être objectivement la cause de nuisances visuelles
pour les riverains avec des conséquences sur la santé
physique ou morale des personnes.
Or l'oeil distingue prioritairement les éléments mobiles
intervenant dans le champ visuel. C'est une fonction de l'il
qui se rapporte à l'instinct de défense ou de protection.
(Parmi les 200 pommes présentes dans le pommier, l'il
repère instantanément la pomme qui au milieu des 200
autres est en train de tomber
)
Les éoliennes sont mobiles et de grande envergure. Même
éloignées, le mouvement rotatif des rotors attire
le regard et capte l'attention. Cette sollicitation de l'attention,
quasi permanente pour certaines personnes, est assurément
cause de tension, de fatigue. Il n'y a pas d'accoutumance à
ce mouvement.
b) Impact sonore.
L'analyse des nuisances sonores des éoliennes est complexe,
les divergences d'approches et de conclusions entre l'Afsset et
l'Académie Nationale de Médecine sont représentatives
de cette difficulté. Mais les nouvelles plaintes qu'engendrent
de manière quasi systématique la mise en service de
nouveaux parcs éoliens obligent à se rendre particulièrement
attentif à ce sujet.
Nous constatons que l'Afsset, dans sa méthodologie fait très
largement appel aux promoteurs eux même par le biais du SER,
le Syndicat des Energies Renouvelables partie prenante et intéressé
par l'implantation des éoliennes. L'académie de médecine
analyse la perception du phénomène par les personnes
riveraines dans sa globalité, physique et psychologique.
Une conclusion de l'académie de médecine nous surprend
toutefois, lorsque celle-ci définie le respect d'une distance
de 1500 mètres de tout habitation pour toute implantation
d'éolienne de plus de 2,5 MW. Or nous observons qu'à
Ally, des machines de 1,5 MW semblent plus pénibles pour
les riverains que celles de 3MW situées à la Fageole.
Il est vrai qu'à Ally-Mercoeur, le parc est composé
de 26 machines et non 5, plus de 10 machines ne respectent pas même
une distance de 500m par rapport à l'habitat, presque toutes
sont à moins de 1000m.
L'Afsset constate également la variabilité de l'impact
sonore des éoliennes et suggère que l'on étudie
les situations au cas par cas. Nous constatons en effet sur le parc
d'Ally Mercoeur, pour plusieurs riverains, que l'éolienne
la plus gênante n'est pas nécessairement la plus proche.
Tout dépend de l'exposition de l'habitation par rapport à
la machine, du relief, mais aussi de l'écho ou de la réverbération
sur les façades des bâtiments d'un même village.
La proposition de l'Afsset invitant à se fier exclusivement
aux simulations semble trop optimiste et illusoire. Des calculs
de simulation sont déjà réalisés avant
tout les projets et soumis à enquête publique mais
lorsque les parcs sont mis en services, les effets observés
ne correspondent pas aux calculs annoncés.
Le bruit généré par les éoliennes, rythmé,
toujours changeant, maintient également l'attention en alerte.
Qu'il s'agisse du souffle généré par le passage
des pales devant le mat, du bruit des génératrices
et toute sorte de bruits mécaniques parfois soudains, du
ronflement émis par la vibration du mat métallique
; Ce bruit est généré principalement en hauteur,
à près de 100m au dessus des personnes De ce fait,
l'atténuation du bruit par la couverture végétale
est insignifiante, le bruit est parfois plus perceptible à
une certaine distance qu'à proximité.
Le vent soufflant irrégulièrement par rafales, le
bruit augmente et diminue en fonction du passage de la masse d'air.
Le bruit dominant peut ainsi passer d'une première éolienne
à une autre mettant les machines en " dialogue ".
Ce bruit généré en hauteur peut envelopper
tout l'espace et certain jour, couvrir toute les activités
rendant imperceptibles les bruits familiers et les repères
sonores. Le rapport à l'espace que le sens de l'ouie nous
permet d'entretenir est partiellement, et parfois totalement annihilé.
Par exemple, on peut ne plus distinguer le bruit d'une voiture qui
approche de celui des éoliennes, le bruit d'un avion, d'un
tracteur au travail, de ses propres outils, faits et gestes coutumiers,
des chiens à la chasse
Les bruits se fondent avec celui
des éoliennes annihilant notre capacité auditive de
relation à l'espace.
Le bruit ne peut donc être étudié indépendamment
de l'environnement, de l'espace d'émission et de diffusion
en raison du gigantisme des machines et de l'étendue des
parcs, de la multiplication et de la concentration des parcs. Aussi
les calculs très complexes et aléatoires d'émergence
ne reflètent que de façon lacunaire les nuisances
perçues par les personnes.
Comme j'ai essayé de l'expliquer dans le paragraphe concernant
les nuisances visuelles, les nuisances acoustiques ne procèdent
peut être pas tant du volume sonore qui peut être toutefois
considérable à certains moments que de la mise en
alerte permanente des sens de la personne, ou de la perturbation
de ceci.
c) Autres impacts.
Les ombres mobiles des pales ou effet stroboscopique dans les habitations
et espaces domestiques à certaines périodes de l'année.
Ie phénomène ne présente pas seulement une
pénibilité sur le plan physique, mais il accentue
la sensation " d'omniprésence " des machines et
de leur intrusion dans l'espace privé.
Ce phénomène peut se manifester sur la voie publique
et gêner des automobilistes.
Les phares de signalisation clignotant chaque seconde, occupent
tout le ciel, et se réfléchissent sur certaines maisons.
Ainsi, de nuit, quand les éoliennes ne sont plus visibles,
elles sont perceptibles par une autre manifestation visuelle agressive,
qui accompagne l'activité sonore.
Glace ou blocs de givre projetés sur les passants à
proximité des éoliennes dominant les voies de communications.
(Hiver 2006) Pour ceux qui l'on vécu, les éoliennes
sont ressenties comme une menace. Il est inconcevable que des machines
de cette hauteur, conte tenu de leur mouvement rotatif et de la
force centrifuge qu'elles génèrent puissent dominer
les voies de circulations. (cf. PJ 2)
Craintes relatives à la sécurité et risque
d'accident. Si la probabilité d'accidents corporels par bris
de pales est extrêmement faible, les craintes et le stress
quant à un danger est tout à fait légitime.
Les bris de pales existent (en Ardèche en juin 2007) De plus,
dès la première année, 18 pales ont été
changées sur le parc d'Ally et d'autres ont été
réparées. Une pale s'est brisée lors de l'opération.
En 2007 d'autres pales ont été réparées
(cf. PJ 3). En 2008 trois autres pales ont été changées.
Aucune instance indépendante n'a été habilitée
à contrôler les opérations. La population est
très peut informée et ne peut compter sur des informations
fiables venant des sociétés exploitantes.
Suivant l'orientation des éoliennes certaines maisons se
retrouvent dans la trajectoire des pales réparées
en rotation. Cette situation accentue pour certain le sentiment
d'insécurité, de menace, de stress.
D'autres impacts, nuisances ou préjudices dont je ne suis
pas explicitement témoin mais qui devraient faire l'objet
d'inventaires, d'investigations et études. - Foudre. - Vibrations
transmises localement par le sous sol rocheux ? - Infrasons ou diffusion
dans l'air de la dépression créée à
l'arrière de la pale et générant une perturbation.
Cette perturbation oblige à respecter une distance minimale
entre les éoliennes, mais quel en est l'impact sur les personnes
? - Des faits dont témoigne nombre de riverains restent sans
réponses, maux de têtes, douleurs ressenties à
proximité des machines, " sentiment que l'ombre de la
pale passe à travers le corps " - perturbation des animaux
et troupeaux, problèmes sanitaires et de fécondité
animale
e) une accumulation de désagréments et impact social
Il n'est pas naturel ni coutumier de vivre dans un environnement
dominé par de gigantesques machines en mouvement de rotation.
Le développement des parcs éoliens dans le monde fait
apparaître des problèmes nouveaux. Les nuisances typiques
de l'éolien ne peuvent être comparés que partiellement
aux situations de pénibilités connues ou incontestées
: bruits d'aéroport, champ électromagnétique
de lignes à haute tension, nuisances de ligne TGV, routières
ou urbaines, etc.
Les nuisances de l'éolien, moins perceptibles de prime abord,
surtout par un visiteur de passage, exigent un effort d'observation,
de compréhension, d'écoute des témoignages.
Il en va du respect et de la dignité des personnes concernées
que l'on ne peut accuser d'emblée de mauvaise foi, d'égoïsme
ou de parti pris. Des milliers de personnes ne peuvent jouer la
comédie.
Dans le contexte polémique actuel, les personnes ayant peine
à supporter cette accumulation de nuisances à longueur
d'année sont fréquemment confrontées au doute
des visiteurs, au scepticisme si non à la dérision
des sympathisants de la filière éolienne. Bien des
riverains ont à subir ces agressions verbales et pour se
préserver un espace de paix, renoncent à parler de
leurs problèmes étant sans espoir de solution confrontés
à la puissance des sociétés éoliennes,
à l'ampleur des intérêts financiers, à
la volonté politique, à l'hermétisme des instances
administratives responsables.
L'implantation des 26 éoliennes de grande dimension dans
l'environnement immédiat de la population riveraine des communes
de Mercoeur mais surtout d'Ally à de profondes conséquences
sur les relations sociales. Ce sujet devrait faire l'objet d'une
analyse particulière que je ne puis assurer ici, j'évoque
toutefois quelques aspects :
Il semble que le sujet soit si sensible que pour maintenir un espace
de paix, les personnes évitent d'aborder le sujet entre elles.
Il semble que la plupart des propriétaires fonciers ayant
accepté une éolienne sont des personnes à revenu
modeste. Le loyer perçu d'environ 2200 euros (brut) par an
pouvait représenter un complément de revenu substantiel.
Cette somme est toutefois dérisoire par rapport aux profits
énormes perçus par les gestionnaires du parc éolien.
Il semble que nombre de propriétaires comprennent aujourd'hui
que leur responsabilité est engagée en cas de défaillance
des gestionnaires du parc.
Les plaignants sont souvent accusés de jalousie à
l'égard de ceux qui perçoivent des loyers. En réalité,
non seulement les plaignants sont soulagés de ne pas avoirs
d'éoliennes mais beaucoup de ceux qui ont signé les
beaux de locations semblent aujourd'hui le regretter.
Il semble qu'il y ait d'importantes disparités de situation,
d'intérêt et de profits du fait du parc éolien,
parmi la population.
Il semble qu'une partie de la population de la commune d'Ally soit
dépendante notamment économiquement du maire de la
commune et des personnes qui lui sont apparentées. (Emplois
municipaux, auberge paysanne, coopérative, syndicat agricole
)
d) impact sur la santé
Je me contenterai, sur ce volet pourtant essentiel du dossier, de
n'évoquer que quelques témoignages recueillis à
Ally et Mercoeur confirmant les phénomènes observés
ailleurs
Des riverains témoignent avoir perdu le sommeil, ne dormir
que quelque heures par nuit, ou avoir un sommeil agité depuis
la mise en service du parc éolien.
Un nombre important de personnes éprouve un état dépressif,
inquiétant pour certain, explicitement développé
depuis la mise en service du parc éolien.
J'ai observé des personnes manifestant une nervosité,
agressivité ou irascibilité inhabituelle. Un comportement
que je n'ai jamais connu en 20 ans d'expérience de prêtre
en milieu rural habitué à visiter les personnes à
domicile. Ces rencontres m'ont fortement interpellé.
Seule une enquête sanitaire suivie et approfondie par les
instances compétentes et indépendantes, permettrait
de mettre en relief de manière explicite l'impact sanitaire
des éoliennes sur les personnes riveraines.
Il est étonnant que l'enquête menée par la DDASS
à la demande du Préfet de la Haute Loire en réponse
à la plainte du collectif des habitants d'Ally et Mercoeur
en 2007 soit restée sans suite. L'intervention d'un médiateur
au cours de l'année 2007 ne pouvait en aucun cas répondre
à la spécificité des problèmes soulevés.
Dans ce contexte, l'absence d'études sanitaires ne signifie
pas l'absence d'impact sanitaire mais peut être le contraire.
3- appréciation personnelle
L'éolien est une technologie considérée comme
mature. Le Parc éolien d'Ally Mercoeur est pionnier en France
mais il n'en est pas pour autant un parc ancien. Il bénéficiait
dès sa conception de l'expérience acquise depuis plus
d'une décennie dans plusieurs pays notamment européens.
J'estime que les promoteurs et responsables du parc d'Ally - Mercoeur
ne pouvaient ignorer les nuisances potentiellement engendrées
par des éoliennes qu'ils se proposaient d'implanter. On ne
peut parler " d'erreurs de jeunesse "
Il me semble que les promoteurs et responsables de ce parc ont sciemment
exposé des populations à subir des nuisances connues
par ailleurs, enfreignant les règles élémentaires
de précaution en érigeant des machines d'une telle
importance à proximité des habitations dans le but
d'en multiplier le nombre.
Abbé Henri-Dominique Roze
Attestation
Certifie l'exactitude des faits suivants pour en être le
témoin direct :
J'atteste que Mme X subie d'importantes nuisances émises
par les éoliennes ou aérogénérateurs
situés sur les communes d'Ally et Mercoeur.
Cette jolie maison, fruit d'une vie de travail, est devenue
difficile à vivre, depuis l'installation des éoliennes.
- Nuisances à l'intérieur de la maison
Le bruit pénètre par la cheminée, les doubles
vitrages s'avèrent inutiles contre le bruit.
Au printemps et à l'automne, Mme X subie l'ombre des pales
le matin, lorsque le soleil progresse derrière l'éoliennes
n°-. Ce clignotement à l'intérieur de la maison
lui est très pénible.
Cinq éoliennes sont visibles de l'intérieur de la
maison en particulier de la salle de séjour. " Elle
vous attirent " dit-elle. En effet le mouvement des pales attire
le regard même à l'intérieur de la maison. Elle
est contrainte de tourner le dos aux fenêtres pour éviter
ce mouvement.
Les flashes de signalisation des éoliennes éclairent
la maison (flash toutes les secondes). Mme X a été
contrainte de poser des volets à sa maison et de dormir contre
son gré volets fermés.
Le balcon de la maison. Le bruit des éoliennes, même
faible, réfléchi sur le mur de la maison est comme
" amplifié " ce qui contraint les utilisateurs
à quitter le balcon. Mme X ne peut plus bénéficier
de ce balcon d'où la vue s'ouvrait sur un beau paysage. Ce
cadre naturel pourtant a été déterminant dans
le choix de M et Mme X à se réinstaller dans le village
familial.
L'éolienne n° - est à moins de 500 m de la maison,
elle est située au sommet de la colline et domine la façade
de la maison de plus de 150m. Cette éolienne est la plus
gênante.
Lorsque la n°- est arrêtée c'est l'éolienne
n°- qui se révèle gênante, les nuisances
de seconde étant habituellement " couverte " par
la première
Par vent d'Est, les éoliennes ne font quasiment pas de bruit
chez Mme X (mais leur mouvement est toujours visible) Par vent d'ouest,
elles sont très bruyantes. Le bruit " remonte "
le vent. En effet l'éolienne n°- est située au
Sud Est de la maison.
Quand le vent est au Nord Ouest, les éoliennes peuvent êtres
extrêmement bruyantes : " comme un avion en permanence
durant une semaine ". Le bruit se réverbère sur
les vieux bâtiments à l'arrière de la maison
où il fait écho.
Mme X se plaint d'avoir désormais un sommeil très
agité, elle dit se réveiller 15 à 20 fois par
nuit. Elle retrouve un sommeil normal et réparateur lorsqu'elle
se rend ailleurs. Aujourd'hui, elle est contrainte de s'absenter
fréquemment et éprouve un mal-être, un stress
dès qu'elle revient dans son village.
La maison, pour elle comme pour beaucoup de français, est
le fruit d'une vie de travail. Ce bien est très largement
déprécié puisque rendu presque invivable malgré,
le confort et l'aménagement coquet.
Pourtant, dit-elle, " c'est sa maison, la maison de mon mari,
il faut bien que j'y habite, je ne peux accepter d'être contrainte
de la laisser "
Abbé Henri-Dominique Roze
|